
Les projets des manufactures sont assujetties à une des caractéristiques suisses, la discrétion.
Et comme plus de 90 % de l’horlogerie mécanique est suisse, inutile de préciser qu’il n’est pas toujours facile d’obtenir des manufactures des informations quant à leurs projets futurs. Un état d’esprit avec lequel il faut compter mais qui semble s’amplifier avec le temps. II devient très difficile d’obtenir des informations en avant-première des salons professionnels, les services de communication nous infligeant des embargos… Pourtant, avec ce nouveau media que l’on appelle le web, un embargo se transforme en vue de l’esprit. Quoi qu’il en soit, alors que pour la mode, on assiste aux défilés, ultra-médiatisés, au moins un an avant la mise en vente des vêtements, dans le monde de l’automobile, les grands salons présentent leurs concepts cars des années avant leur mise en circulation définitive, en horlogerie, on a peur… Quand les horlogers réagissent par rapport à cela, leur réponse est toujours la même, pourquoi parler d’une montre si le client ne peut pas encore l’acheter ? A nous de répondre : tout simplement pour faire un état des futures tendances, prévenir le public sur ce qui l’attend. Une montre ce n’est pas un jean ! On ne l’achète pas en 5 minutes, on réfléchit, surtout pour la haute horlogerie, on aime rêver, on fait des projets… C’est pourquoi, nous allons tenter d’éclairer nos lecteurs sur l’avenir, même si les pièces dont nous avons entendues parler ne seront pas disponibles dans l’immédiat.

Chopard Grand Prix de Monaco Historique 2014.
Modèles présentés : Réserve de Marche, chronographe et trois aiguilles.
Connaître l’avenir pour rêver
L’important c’est de se faire une petite idée, savoir à peu près de quoi sera fait le millésime 2010 des nouveautés horlogères tout en précisant qu’il faudra faire preuve de patience avant de pouvoir se les offrir… Mais parlons de la surprise signée Montblanc Metamorphis. Une montre classique qui se métamorphose en montre sportive via un cadran transformable regroupant à lui seul pas moins de 70 composants assemblés sur différents niveaux. Une vraie nouveauté qui confirmera la marque à l’étoile blanche dans son rang de véritable horloger.

Montblanc Metamorphis. Une montre classique qui se métamorphose en montre sportive via un cadran transformable regroupant à lui seul pas moins de 70 composants assemblés sur différents niveaux.
Concernant les marques présentes au SIHH, la Cartier Captive est une annonce qui relève de la montre joaillerie, et pas de pièce masculine et mécanique…
Pour Ralph Lauren, c’est à peu près la même chose, on nous parle que d’une Slim Classique en or blanc avec une lunette sertie d’un double rang de diamants.
Piaget dévoilera un nouveau mouvement pour une nouvelle montre. Le calibre automatique ultra-plat 1208P de 2,35 mm d’épaisseur pour une Altiplano en or blanc de 43 mm de diamètre affichant les heures et minutes au centre et petite seconde à « 4 heures ».

Piaget Altiplano équipée du calibre automatique ultra-plat 1208P de 2,35 mm d’épaisseur pour une Altiplano en or blanc de 43 mm de diamètre affichant les heures et minutes au centre et petite seconde à « 4 heures ».
Van Cleef & Arpels restera fidèle aux complications poétiques, des calibres compliqués associés à des cadrans créatifs. Morceaux choisis : la Midnight Tourbillon Nacre ou la Midnight Jour-Nuit, la Butterfly Symphony dont l’heure s’affiche par battements d’ailes, le Pont des Amoureux à heures et minutes rétrogrades.
Dunhill, qui vient de relancer ses lignes horlogères, lèvera le voile sur un modèle Moonphase animé du calibre automatique Jaeger-LeCoultre 924.
JeanRichard présentera la 2Timezones automatique en Zirconium avec lunette revêtue de caoutchouc et la Diverscope Goldwaters automatique en acier revêtue de caoutchouc.
Girard Perregaux continuera dans la lignée vintage avec cette fois un Tourbillon sous Trois Ponts d’Or en or rose de 41 mm de diamètre doté du calibre GP9600C automatique qui sera édité en série limitée à 50 exemplaires.

Girard Perregaux Tourbillon sous Trois Ponts d’Or or rose de 41 mm calibre GP9600C
Roger Dubuis fera coup double avec un Double Tourbillon Excalibur en platine de 45 mm de diamètre à remontage manuel et édité en série limitée à 28 pièces.
Baume & Mercier récidivera avec une pièce mécanique, la Classima Executives XL avec fonctions chronographe et calendrier complet, automatique, de 42 mm de diamètre au boîtier en acier poli.

Baume et Mercier Classima Executives XL Chronographe Double Fuseau Horaire
Panerai, reste discret, mais a accepté de montrer comme mise en bouche sa nouvelle Radiomir P.999 de 42 mm de diamètre en or rose, animée donc du nouveau calibre manufacture maison, le P.999 à remontage manuel.
Vacheron Constantin fera de l’extra-plat son thème avec deux modèles historiques. L’Ultra-Fine 1955 animée du calibre pille du Poinçon de Genève, à remontage manuel, de 1,64 mm d’épaisseur et l’Ultra-Fine 1968 animée du calibre 1120, estampillé du Poinçon de Genève, automatique, de 2,45 mm d’épaisseur.
Chez Audemars Piguet, la Millenary « Carbon One » fera l’événement. C’est une pièce d’allure futuriste mais calibre tourbillon.
Richard Mille présente sa RMO22 créée sur la base de la RMO21 mais cette fois enrichie d’un second fuseau horaire. Malheureusement, le mystère reste complet vis a vis des autres pensionnaires du SIHH, comme un autre nouveau venu Greubel Forsey, sans oublier A. Lange & Söhne, Audemars Piguet, IWC, Jaeger-LeCoultre, Parmigiani Fleurier…
Au-delà du salon, il y a les marques indépendantes qui présentent leurs nouveautés à Genève aux mêmes dates. Bovet compte créer l’événement avec sa collection Amadeo.
Des montres en or rose à heures sautantes, automatiques, dont les cadrans en nacre sont enrichis d’une peinture miniature en émail. Autant de pièces uniques qui se présentent au choix sur une chaîne comme les goussets d’antan ou sur un bracelet en alligator à boucle en or rose sertie. De Bethune fera évoluer sa DB25 en or rose ou en or gris de près de 45 mm de diamètre animée du calibre à remontage manuel indiquant les phases de lune en trois dimensions via un globe terrestre perdu sur un ciel étoilé… Magnifique !
Franck Muller, à Genthod sur son terrain, Watchland, posera une nouvelle pierre sur l’édifice de la très grande complication avec sa Aeternitas Mega 4 qui dissimule dans son boîtier Cintré Curvex en or gris un calibre automatique à l’offre très généreuse : échappement à tourbillon, carillon Westminster sur 4 timbres, chronographe à rattrapante monopoussoir, quantième perpétuel séculaire, équation du temps et double fuseau horaire. Du grand art…
Au-delà de tous ces exemples, nous avons également quelques indiscrétions. Zenith devrait recentrer sa collection autour des chronographes El Primero et de l’Elite, simple, à trois aiguilles avec une baisse remarquables de ses premiers prix, aux environs de 5 000 € pour un El Primero, et de 3 000 € pour une Elite. Une façon de s’imposer à nouveau comme « la plus belle porte d’entrée dans le monde des manufactures ». Zenith va aussi présenter un brevet lié au El Primero qui permettra d’afficher très lisiblement les 10e de seconde chronométrés.
Dans le cadre des célébrations de leur 150 ans, au programme de TAG Heuer, de nombreuses rééditions. On parle d’une Monaco, d’une Carrera, d’un chronographe Silverstone, sans oublier un concept watch et le lancement du premier calibre manufacturé TAG Heuer, le 1887… 150 ans d’histoire aussi pour Chopard. On peut compter sur une collection de montres anniversaires éditées en séries limitées à 150 exemplaires dont une montre insolite, qui fera appel à l’histoire de l’horlogerie couplée aux avancées technologiques d’aujourd’hui.
La course à la complication ira toujours de paire avec la réédition de pièces vintage, simples, à deux aiguilles centrales.